Ci-dessous une traduction d'un article paru dans le Charleston Daily mail en date du 28 juin 2007 où il est question de liberté d’expression, de lèse-majesté, de critique et du fait que le Wisconsin n'était pas le Maroc.
Si vous voulez lire l’article écrit pas Don surber en anglais, c’est par là.
Lundi dernier, le sénateur Russ Feingold du Wisconsin a enfin eu son compte de la part de la cour suprême des Etats-Unis. La cour a statué que le sénateur n’était pas au dessus de la critique en période électorale malgré la loi qu’il avait fait adopter et qui porte son nom : Trois juges de la cour lui ont même rappelé que le Wisconsin n’était pas le Maroc.
Feingold avait prêté son nom à la loi McCain-Feingold, appelée aussi la ‘réforme de la campagne’ mais qui est en fait une autre tentative du Congrès pour museler la critique. D’ailleurs le fait que le Président Bush ait accepté de signer une telle monstruosité montre bien que certaines critiques avaient raison quand ils se moquaient de son intelligence.
La disposition principale de cette ‘réforme’ est une restriction des publicités politiques en période électorale. Pas celles des politiciens biensûr : Les sénateurs peuvent faire passer toutes les publicités que leurs gros donateurs sont prêts à payer. Cette ‘réforme de la campagne’ ressemble à un alcoolique qui suivrait une cure de désintoxication en interdisant à sa femme de boire.
Étonnamment la cour suprême avait maintenu la loi McCain-Feingold en 2003 dans une décision rendue par la juge Sandra Day O'Connor dans un verdict partagée de 5-4.
Lorsque la juge O'Connor a pris sa retraite, John Roberts a été choisi pour la remplacer. C’est alors que le président de la cour est mort et Roberts l’a remplacé. Et c’est finalement Sam Alito qui a pris le siège de O’Connor.
Entre-temps, un procès concernant l’association Wisconsin Right to Life faisait son chemin dans le dédale de la justice. Wisconsin Right to Life avait osé faire passer des publicités juste avant les élections de 2004 pour critiquer les positions pro vie de deux sénateurs de cet état. L’un deux, Feingold, voulait se faire réélire. Les publicités de cette association violaient donc la loi McCain-Feingold.
Malheuresement, la décision du juge en chef Roberts n’a pas complètement mis aux poubelles cette loi mais une opinion exprimée par la juge Antonin Scalia indique qu’au moins 3 juges de la cour voudraient le faire.
Ce qui nous ramène au Roi du Maroc, la juge Scala écrit dans son compte-rendu :
‘Un caricaturiste marocain s’est défendu d’avoir critiqué le Roi du Maroc (la lèse-majesté étant un crime sérieux au Maroc) par ce qui suit : ‘Je ne suis pas un révolutionnaire, je ne fais que défendre la liberté d’expression... Je n’ai jamais dit qu’il faut changer de roi. Non, non, non ! Tout ce que j’ai dit c’est que certains gestes du roi, je ne les aimais pas. Est-ce que c’est un crime ?’
‘Aux Etats-Unis (en faisant abstraction du fait que nous avons des élus à la place d’un roi), c’est un crime, du moins si cette personne fait partie d’une association ou d’une corporation (incluant les associations à but non lucratif) et si l’élu est identifié par son nom et ce en campagne électorale !
...