7 novembre 2010

Comment défendre la marocanité du Sahara et rester fidèle à ses principes ?

Le dernier billet de Moorish Wanderer soulève un sujet assez délicat/cordesensible/lignerouge, à savoir la position des démocrates/nihilistes marocains sur le Sahara. S'il est clair que cette région qu'on nomme aujourd'hui le Sahara Occidental ou Provinces du Sud (dépendamment de quel râtelier vous mangez) a déjà fait partie du Maroc, les politiques et décisions que le Makhzan a prise et continue à prendre dans ce dossier et ce depuis 1956 ont tellement fragilisé cet état de fait que pour défendre la marocanité de ce territoire, on est obligé de faire le grand écart. Car, et c'est malheureux de se l'avouer, toutes ces décisions donnent plus de cartouches aux suppôts de l'Algérie qu'elles ne réconfortent la position historique du Maroc.

Pour rajouter à cet inconfort, les positions prises par le Makhzan sur d'autres sujets comme la démocratisation du Maroc ou l'avancement de la liberté de la presse ne sont pas de nature à rallier l'approbation des nihilistes. Les nihilistes se trouvent donc quand ils discutent Sahara à être dans le même camp que leurs adversaires makhzanistes.

Est-ce une raison pour autant de jouer la carte du nihilisme à outrance ? À cela, je réponds par un non. 

Il ne faut pas diaboliser l'autre mais plutôt jouer la carte du pragmatisme. Le Maroc est une monarchie et le restera, il en va de sa survie. Défendre alors la marocanité du Sahara s'inscrit dans un dessein plus grand que des simples querelles entre makhzanistes et nihilistes. Bien sûr que les premiers instrumentalisent cette cause pour faire avancer leur agenda (ou plutôt pour mettre un frein à toute avancée démocratique) mais cela ne saurait être prétexte à abdiquer une partie de notre territoire.

Je serai tenté de rajouter que par respect pour la mémoire de tous ces marocains qui se sont sacrifiés pour acquérir notre indépendance, on ne peut abandonner. Le patriotisme n'est pas l'apanage d'une seule catégorie de citoyens mais de tous les marocains et ce quelle qu'elle soit leur affiliation politique. Il est peut-être vrai qu'on n'a aucun mérite à soutenir aveuglément un pays où on est né car on n'a pas eu notre mot à dire là-dessus mais d'y vivre crée également des liens avec tous les gens qui y ont vécu et vivent encore.

Dans le débat sur le Sahara, on entend trop souvent de la part des séparatistes et des 'gentils' militants européens que le Maroc n'est pas une démocratie et invoquer qu'un hypothétique état arabe sahraoui (Allah yehfed) serait démocratique. Il serait de bon ton de rappeler que l'autre côté non plus n'est pas démocratique et est même loin d'avoir le niveau de démocratisation du Maroc : Autant l'Algérie que l'organisation du Polisario ne sont pas spécialement des « îlots de démocratie ». Merci Comical Khalid pour cette expression.

Cependant, le Maroc aurait tout intérêt à se démocratiser regardless de l'état de droit de ses adversaires.
Un Maroc démocratique bâti sur le modèle canadien ou espagnol de fédéralisme étoufferait toutes les velléités de séparatisme d'où est ce qu'elles peuvent bien vouloir venir.

Est ce que cela est envisageable dans un futur proche ? Encore une fois, je réponds par un non.


18 octobre 2010

Brouhaha médiatique et malaise personnel

J'étais pas mal mêlé la semaine dernière. Pas que je sois une petite nature ou que je sois trop sensible mais voilà, le tout Québec ne parlait que de religion, plus précisément de miracles. Tout le monde n'en avait que pour Frère André (Je mets frère en majuscule car d'après le Vatican c'est un saint and you never know avec ces histoires là, une malédiction est vite arrivée).

En effet, selon Influence Communication, la canonisation de Frère André trônait en tête des sujets traités par les médias traditionnels. J'ouvrai la radio pour écouter mes émissions préférées et je tombais immanquablement sur des chroniqueurs nous parlant de l'effervescence des croyants à la veille de sa canonisation, les supposés miracles de sa future sainteté ou encore l'emploi du temps des pèlerins déplacés à Rome pour l'occasion. Parfois, le ton des reportages frôlait le prosélytisme.

J'étais perplexe. Normalement quand les médias se mettent à parler de religion au Québec, c'est soit pour parler des affaires de pédophilie des prêtres ou encore de de l'islam (un peu aussi de la religion juive mais le Bnai Brith est tellement aux abois que les médias marchent sur des œufs dans ce cas là) dont il est question. Et cela va de soi, on aborde la question de façon assez négative. On en a que pour les crimes d'honneur, le masochisme des musulmans ou les demandes d'accommodements raisonnables ; le voile et le niqab étant les sujets de prédilection bien sûr.

Mais voilà qu'on nous rabâche les oreilles avec la religion catholique et ses miracles. Même que les trois paliers de gouvernement étaient présents à Rome. Que le maire de Montréal se déplace à Rome pour assister à la canonisation du bâtisseur de l'Oratoire Saint-Joseph et en tenant compte que ce même bâtiment est un des monuments touristiques de la ville, on comprend un peu sa démarche. Mais que le ministre des affaires étrangères du Canada, qui rappelons le n'a pas daigné s'adresser aux pays membres de l'OCI pour mousser la candidature canadienne à un siège non permanent du Conseil de l'ONU soit présent à Rome dépasse l'entendement. Enfin, que la ministre québécoise des Relations intergouvernementales, Monique Gagnon-Tremblay déclare que «Pour le Québec, c’est une page d’histoire. Il faut se remémorer aussi nos racines. La religion catholique, c’est quand même notre religion, notre histoire. Moi-même, j’ai été baptisée, j’ai eu ma première communion solennelle et j’ai été confirmée par le cardinal (Maurice) Roy», et que «Ce sont quand même nos religieux qui ont bâti nos écoles; ce sont les religieuses qui nous ont enseigné», me laisse sans voix. Ce n'est pas demain la veille que la gigantesque croix de l'assemblée nationale sera retirée.

Pour ajouter à mon malaise, la journée même de la canonisation de Frère André, qui était un grand misogyne devant l'éternel selon les dires de ses propres biographes, se tenait à Rimouski la journée de la Marche mondiale des femmes.

Je n'ai pas encore bien assimilé tout ce que ce cirque voulait dire ou quelles conclusions en tirer mais une chose est sûre : Cette semaine, j'ai découvert un autre côté (apeurant) de la société québécoise.

27 septembre 2010

L'état de droit : Exemples

Une vidéo diffusée sur Facebook et montrant un viol collectif ? Il n'en faut pas plus pour que les services policiers s'en mêlent pour faire enquête et arrêter la diffusion de cette vidéo.

C'est ce qui s'est passé la semaine dernière à Pitt Meadows, à l'est de Vancouver, lorsque la Gendarmerie Royale du Canada a arrêté un homme de 18 ans à la suite du viol d'une adolescente de 16 ans par cinq à sept hommes lors d'une fête. Des photos et une vidéo des événements ont été prises. La GRC tente toujours d'arrêter leurs diffusions sur l'internet. Elles ont été retirées du site de réseautage Facebook, mais les images ont réapparu à d'autres endroits sur le web.

Cependant, dans une autre partie du globe, au plus beau pays du monde pour être précis, une vidéo* d'un viol collectif se propage comme une trainée de poudre sur Facebook sans qu'aucun corps policier ne prenne action pour y mettre fin ou enquêter sur ce crime. Ce sont plutôt les militants des associations de défense des droits de l'homme qui font campagne pour dénoncer ladite vidéo pour qu'elle soit retirée du web. Mais, c'est vrai que dans ce pays, les policiers ont plus tendance à torturer les citoyens qu'à les protéger.

*Je ne mets pas le lien vers cette vidéo par souci de respect envers la victime et pour ne pas sombrer dans le voyeurisme primaire.


Update : La vidéo a été enlevée. 

Le sionisme est un humanisme

«La mission du sionisme est de construire sur la terre d'Israël et nous allons reprendre cette mission dès ce soir».
Danny Dayan, dirigeant de Yesha, principale organisation des colons de Cisjordanie

28 juillet 2010

La relation du marocain à la chose politique

La déclaration qui suit est d'un agriculteur marocain qui cultive du kif et elle met en valeur tout ce que j'abhorre chez le marocain moyen quant à sa relation à la chose politique. Elle me rappelle d'ailleurs une déclaration de Driss Basri, questionné alors sur les années de plomb, il avait répondu : 'Je ne suis que le serviteur de Sa Majesté'.

« C'est tout ce que je possède. Avec [ces sacs de kif], j'achète des graines, du blé, de l'huile, du savon, les cahiers d'école, je paie l'électricité, j'achète à manger. Je soigne mes enfants. Si le roi nous dit d'arrêter, on le fera sur place. Je mangerais de la terre plutôt que de défier l'ordre de mon roi. »

Au Maroc, la résistance des cultivateurs de cannabis, Rue 89

2 juillet 2010

La diplomatie pastilla

 Encore une preuve, s'il y a des nihilistes qui doutent encore, de l'efficacité et grandeur de la diplomatie marocaine :

''[...]La deuxième fois, c’est quand nous avions demandé une entrevue au roi du Maroc Mohamed VI pour la centième émission d’Infoman. La demande d’entrevue avait été bien sûr refusée, mais l’ambassadeur du Maroc à Ottawa nous avait par la suite invité à une réception des amis du Maroc.
J’ai reçu l’invitation deux ans de suite, j’y suis allé deux fois manger de la bouffe incroyable et puis… plus rien. Je n’y suis plus invité. Dommage… J’aimais bien la diplomatie marocaine! [...]

1 juillet 2010

''C'est la vie.''

'À vrai dire, je suis encore perplexe. Pour quelles raisons ai-je dû subir ce 'blues' du coureur ? Quels en sont les tenants et les aboutissants ? Et pour quelles raisons ce 'blues' s'est-il aujourd'hui allégé ? Est-il presque sur le point de disparaître ? Je suis toujours incapable d'en donner une explication. Je dirai juste : ''C'est la vie.'' Il est possible que nous devions l'accepter telle quelle, sans en connaître toutes les raisons mystérieuses. Comme les impôts, le flux et le reflux des marées, la mort de John Lennon, les erreurs d'arbitrage lors de la Coupe du monde de football.'

Haruki Murakami, Autoportrait de l'auteur en coureur de fond

29 juin 2010

Vive le Roi !

''Est-il «archaïque» pour un pays d'avoir un monarque comme chef d'État? Les monarchies constitutionnelles sont certes moins nombreuses que les républiques, mais à l'échelle de la prospérité et de la modernité, elles s'en tirent fort bien merci. Outre le Canada, pensons à l'Australie, à la Suède, à la Norvège, au Danemark, aux Pays-Bas, à la Belgique, au Japon... De toute évidence, la monarchie n'est un obstacle ni à la démocratie ni au développement.
Bien sûr, un roi ou une reine n'est pas élu(e), faiblesse en apparence impardonnable dans une démocratie. Pourtant, en cette époque où les politiciens sont méprisés, le fait d'échapper au processus électoral est peut-être, dans certaines circonstances, une vertu plutôt qu'une tare. «Un autre système de gouvernement nous permettrait-il d'avoir un chef d'État plus politiquement neutre que le système actuel?», se demandait l'ancien premier ministre de l'Australie, John Howard, à l'occasion du débat sur l'avenir de la monarchie dans ce pays.''

Si après avoir lu ce qui précède, vous n'y êtes pas allé d'un 'hamdouallah que le Maroc est une monarchie constitutionnelle', c'est que vous êtes un nihiliste à la solde des ennemis de la nation.

24 juin 2010

L’AMDH, cette tumeur.

Karim a récidivé encore une fois et m'a envoyé un autre billet. Sa nouvelle victime n'est autre que l'AMDH:

L’Histoire se souvient mieux des grands hommes qui, au sommet de leur gloire, voyant tous leurs objectifs réalisés à l’exception des plus excentriques se livrent volontairement au confort de la retraite.

Mais il y a aussi ceux qui, n’ayant plus de bataille à livrer, en perdent leurs repères et leur sagesse. Tu les vois, jeunes et vigoureux, le verbe haut et le discours séduisant, le courage viril et l’honneur sauf. Mais … derrière cet éclat éblouissant du bobo de gauche primaire se cache hélas un être drogué, un toxicomane qui se shoot à l’écoute de ses propres discours, un wannabe qui jouit juste à l’éventualité d’une gloire future … Un minable …

Arrivé à un certain âge la sagesse prend le dessus, l’optimisme chasse le nihilisme, la critique constructive remplace la révolte systématique et l’homme devient citoyen.

Après avoir « milité » pour les droits de l’Homme pendant des décennies, tant bien que mal, le plus souvent assez maladroitement, l’AMDH a crié victoire lors de l’instauration de l’IER. Alors que les observateurs intelligents y voyaient une évolution naturelle du Maroc après avoir consolidé son unité territoriale et jeté les bases d’un État fort, les droits-de-l’Hommistes criaient à qui voulait les entendre que ce n‘était que l’issue ultime de leur « lutte » acharnée et ils ont fêté leur « victoire » en grandes pompes. Ils se sont enivrés d’une gloire qui n’existe que dans leur propre imagination.

Soit. Nous avions naïvement cru qu’après la gueule de bois, ces gens allaient vaquer à leurs occupations pour la plupart, et participer au grand chantier marocain pour les rares qui ont quelques compétences. Effectivement, ceux qui avaient le plus souffert, ceux qui militaient sincèrement, ou autres vrais intellectuels se sont joint à leurs compatriotes pour l’édification d’un Maroc nouveau. Nous les voyons – au Parti de l’Authenticité et de la Modernité en particulier – interpeller les élus et les commis de l’Etat, défendre leur partie contre l’acharnement médiatique des complices de l’intégrité territoriale … Le tout aussi calmement qu’intelligemment.

Mais d’autres, ceux-là même qui avaient fait des subventions des « pays occidentaux » leur principale source de revenus, ou encore, ceux dont on a parlé plus haut, restés sans cause à défendre, frustrés tel un général de guerre en temps de paix … ne sont désormais plus qu’un boulet au pied de notre pays, qu’ils empêchent d’avancer.
Ils salissent l’image de notre pays. Cette terre que nous avons jadis défendue de notre sang, inspirés et guidés par la conduite héroïque de Feu Sa Majesté le Roi Mohammed V. Cela, nous le refusons.

Ils veulent livrer la moitié du pays à ses détracteurs au nom d’une conception Don Quichotienne de la Démocratie. Ne savent-ils donc pas que la seule solution démocratique est celle qu’a choisie sa Majesté le Roi Mohammed VI ? une solution que ces génies d’intellectuels » n’ont jamais pensé à élaborer ? rêvent-ils du drapeau algérien sur le plus haut bâtiment de Laayoun ? Nous le refusons.

Ils veulent pervertir nos enfants, défendent à tour de bras les évangélistes et autres homosexuels … Accepteraient-ils que demain soient violés leurs enfants par un pervers, et qu’il puissent se justifier en citant leurs propres discours ? Ils l’accepteraient peut-être, ça ne serait pas surprenant ou nouveau, mais nous, nous le refusons.

L’AMDH n’est aujourd’hui qu’un ramassis de has-been et de mercenaires athéo-marxistes à la sauce uber-nihiliste. Tels des virus, ils se multiplient dans le corps de la nation en squattant les faibles esprits des jeunes.

Nous devons livrer une guerre sans merci pour annihiler jusqu’au dernier de ces parasites, à défaut de quoi nous serons pris au piège d’un pays ennemi limitrophe et d’un pays ennemi … au sein même de notre territoire.
Un seul mot d’ordre : Pas de quartier !


27 mai 2010

Internet, une zone de non-droit ?


Le billet qui suit est l'œuvre d'un invité : K_rim. Vous pouvez le lire comme une réponse à mon billet précèdent ou comme bon il vous semble.  


De l’avis de tous, notre pays a franchi d’importantes étapes sur la voie la construction de l’Etat de droit depuis l’indépendance. Cet engagement, confirmé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI avec l’introduction sage et prévoyante du nouveau concept de l’autorité n’a cessé d’être salué depuis par les gouvernements des pays les plus démocratiques et par les ONG les plus indépendantes. Ce fait n'est plus à démontrer mais il est toujours bon de le rappeler pour ceux qui rêvent encore du militantisme héroique vestige d'une époque révolue.

Cependant, face à la sagesse royale, la détermination de Sa Majesté à explorer de nouveaux horizons et donner les outils à tous les citoyens marocains de rattraper les autres pays dans la course à la mondialisation, des imprudents ne semblent pas avoir compris les règles du jeu et se cachent derrière la notion liberté d’expression qui les dépasse pour justifier des attaques traitres contre la mère patrie.
En effet, les amateurs de liberté inconditionnelle, pour la plupart des jeunes en quête de gloire éphémère qui consiste en quelques commentaires et « like » - j’aime en français - se prêtent inconsciemment au jeu des ennemis de l’intégrité territoriale du Royaume en criant au scandale à n’importe quel fait-divers impliquant un fonctionnaire de l’Etat. En salissant ainsi l’image de leur pays, ils ne font que confirmer les allégations de certaines organisations dont la neutralité est plus que discutable, ou d’autres qui sont ouvertement au service d’agendas de pays étrangers.

L’exemple le plus frappant est celui de M Khalid Naciri, ministre de la Communication, Porte-Parole du gouvernement, un homme digne et honnête, qui aurait été filmé par téléphone portable et mis en ligne sur l’un de ces sites non surveillé où se mêlent pornographie aux chansons de chikhat, en passant par les films des fêtes d’étudiants ou les caricatures du prophète (saws). Bien entendu, on ne voit rien, on n’entend rien sur cette vidéo sauf la silhouette d’un homme en costume cravate, un policier et une voiture noire. Sauf que la, certains usagers du site Facebook ont vite crié au scandale, traité le fils du ministre de criminel, et son père de menteur. Pour enflammer leur camarades, ils n’ont pas hésité à demander la démission du ministre, voire de tout le gouvernement, à appeler toute la population à descendre dans les rues … et puis quoi encore !

Dans n’importe quel pays démocratique qui se respecte, la police serait intervenue dès les premiers signes pour expliquer à ces jeunes qu’il s’agit de diffamation et de publication d’une information mensongère, passibles de prison. Peut-être qu’en agissant aussi fermement, ces individus comprendraient que la liberté d’expression ne peut s’exercer que dans le cadre d’un Etat de droit, et que dans un Etat de droit, tous les citoyens sont tenus de respecter la loi.

Mais au-delà du volet répressif nécessaire pour la construction d’un pays moderne, les partis devraient jouer leur rôle constitutionnel d’encadrement des citoyens. Il est nécessaire ici de reconnaitre qu’un parti, le PAM, se distingue d’abord par la forte proportion des jeunes parmi ses militants qui ont une bonne maitrise des nouvelles technologies. Et ses dirigeants n’hésitent pas à déléguer cette tâche d’encadrement et de communication sur internet à ses jeunes qui, nous le voyons chaque jour sur Facebook ou sur Twitter, jouissent d’une aisance linguistique et font preuve de civisme sur la toile digne des partis des pays scandinaves. Toujours dans la critique constructive, ils n’hésitent pas à soigner l’image du pays de leurs parents avec intelligence et sang froid.

Nous nous devons de saluer cet engagement et inviter els autres partis à s’en inspirer car beaucoup de nos enfants croient qu’internet est une zone de non-droit où l’insulte est de rigueur, et salir la réputation d’un homme, un acte héroïque.

24 mai 2010

L'état de droit selon le Makhzan

Un ministre qui débarque en plein milieu d’une altercation entre deux citoyens pour sommer le policier qui les a arrêtés d’en libérer un ? Il n’y a rien là, du moins lorsqu’on vit au Maroc.

C’est ce qui s’est passé jeudi dernier à Rabat en face du parlement, ce symbole de la démocratie et de l’état de droit dont le Makhzan s’enorgueillit tant. Le ministre de la communication propagande marocaine Khalid Naciri s’est donc arrogé le droit de sortir son propre fils des griffes de la police, après que celui-ci ait été mêlé à une dispute avec un autre citoyen suite à un excès de rage au volant.

Cet épisode illustre à lui seul le mal qui gangrène la vie citoyenne au plusbeaupaysdumonde : Personne n’est à l’abri de l’arbitraire. Il aurait suffi par exemple que le fils de Naciri se soit battu avec un fils d’un ministre ou d’un technocrate plus haut placé que son père dans l’échelle makhzanienne pour que ça soit ce dernier qui reçoive l’immunité.  Je me rappelle d’un fait divers qui s’était produit quand j’avais 10 ou 11 ans : Un respectable homme d’affaire connu de la communauté s’était fait écraser et tué par un chauffard ivre et ce devant témoins. Il est apparu par la suite que ledit ivrogne était commissaire de police ; vous devinez la suite, le commissaire n’a jamais été inquiété et n’a même pas eu à changer de ville pour continuer à vaguer à sa mission, à savoir la protection des citoyens. Après cet épisode, j’avais compris les règles de jeu vie au Maroc.

Biensûr qu’il ne faut pas généraliser, biensûr que la vidéo glanée de l’épisode Naciri ne montre qu’un ministre fuyant la scène d’une rixe, emmenant par la même occasion son fils qui y était mêlé et protégé par la police de la vindicte populaire qui semble lui en vouloir pour d’obscures raisons , on n’a pas tous les détails mais putin que cela fait pitié.


Pour ajouter l’insulte (chetma) à l’injure (lhogra), le lendemain de ce cirque, Naciri était en déplacement à Agadir pour exprimer, ‘la ferme détermination du Maroc, sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI, d'aller de l'avant dans le processus de réforme de la justice.’

Malheureusement le ridicule ne tue pas.

25 avril 2010

Adèle Blanc-Sec et les valeurs de la France

En ces temps de crise économique, la France de Sarkozy semble avoir décidé de se tourner vers les 'valeurs sûres' de la droite : Ordre, Sécurité, Nationalisme identitaire. Dernièrement, une photo montrant un homme s'essuyant les fesses avec le drapeau français a eu pour effet une levée des boucliers de la part des porte-paroles de la droite pour sanctionner ce 'crime inqualifiable'.
Or, l'actualité fait parfois des pieds de nez aux politiciens sans que ceux-là ne s'en rendent même compte. Ainsi, le film "Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec", le nouveau long-métrage de Luc Besson a raflé la tête du box-office pour sa première semaine de sortie en salles.
Et personne, biensûr, ne s'est insurgé contre cela dans les cercles de la droite. Si vous vous demandez pourquoi, les héritiers de De Gaule et les amis de Le Pen devrait s'offusquer, jetez un coup d'œil aux deux photos ci-dessous extraites de l'album ''Le noyé à deux têtes''. Il en appert qu'Adèle Blanc-Sec ne porte pas vraiment le drapeau français dans son cœur.


15 avril 2010

Les nouveaux barbares, les nouveaux inquisiteurs

''Ce que veulent et désirent les nouveaux barbares, les nouveaux inquisiteurs, ce à quoi ils aspirent de tout leur corps et de toute leur âme, c'est l'astre de feu : Le soleil.
Le soleil aveuglant d'une Vérité Une et révélée une fois pour toute, sous la voûte d'un ciel incandescent. Ils sont prêts à tuer et à mourir, pour que le règne de ce ciel descende sur terre et l'embrase. Le rêve qui hante leurs regards fous et brûlants, c'est l'instauration sur terre de la cité solaire.
Dans cette cité qu'ils nous promettent, de jour et de nuit seraient psalmodiés les versets d'un livre à nul autre comparable. Nul chant profane n'y serait toléré, surtout s'il est porté par une gorge et une voix de femme. Maudite disent-ils, soit la femme qui élève sa voix, fût-ce pour psalmodier les versets du livre sacré.''
Mohamed Leftah, Au Bonheur Des Limbes

7 avril 2010

Médecins sans résidence au Québec et au Canada

Parce que j'ai connu et je connais des médecins et des pharmaciens marocains qui ont immigré au Canada et au Québec en pensant y trouver l'eldorado pour ne finalement y trouver que le désespoir et l'humiliation d'être rejetés et infériorisés, je partage ce court métrage documentaire qui illustre les différents mécanismes de discrimination qui empêchent des médecins diplômés à l'étranger d'exercer au Canada même lorsqu'ils ont obtenu une attestation de compétence des autorités médicales canadiennes. Chaque année, des dizaines de médecins se voient refuser la résidence nécessaire à l'obtention du permis d'exercice, alors que nombre de ces résidences ne sont pas comblées. Étonnamment, plusieurs médecins interviewés pour ce film ont refusé de parler à la caméra par crainte de représailles. Quel est donc le vrai problème? L'incompétence des médecins diplômés à l'étranger ou l'iniquité du système?

26 mars 2010

Femmes immigrantes subsahariennes : Coupables d'avoir été violées

Il n'y pas si longtemps, le cas d'une jeune marocaine immigrée en France qui avait été arrêtée dans un commissariat alors qu'elle venait y porter plainte et demander de l'aide,  avait soulevé l'indignation d'associations de défense des droits des femmes.  Autant en France qu'au Maroc, son pays d'origine, l'opinion publique s'en était offusquée et on avait dénoncé le fait qu'une femme déjà en situation précaire ait à subir le foudres des autorités censées la défendre.

Voilà qu'on apprend aujourd'hui que le sort des femmes immigrantes subsahariennes au Maroc n'est pas mieux (pour utiliser un euphémisme, bcp plus pire en fait). Ainsi, l'antenne locale de Médecins Sans Frontières (MSF) dénonce le traitement réservé à ces femmes qui sont violentées, violées et n'ont aucun recours pour faire face à cela.

Toujours selon MSF, plus de la moitié de ces femmes qui empruntent le passage de Maghnía (entre l'Algérie et Oujda) a subi un viol et le tiers d'entre elles a été victime de viol sur le territoire marocain.
Ces dernières ne peuvent malheureusement pas porter plainte. En effet, 'on leur interdit de rentrer dans les commissariats accompagnées des représentants des ONG. Elles doivent y rentrer seules et ce qui arrive alors, c'est qu'on ne les revoit plus qu'après qu'elles soient renvoyées en Algérie' de raconter la responsable des affaires humanitaires de MSF au Maroc.

Il est clair qu'il n'y a pas de volonté politique au Maroc pour s'attarder au sort fait à ces femmes et aux immigrants subsahariens en attente de passer à l'Europe ; la seule politique qui semble se dégager des actions des autorités est d'expulser les immigrants subsahariens arrêtés lors de rafles aléatoires (sûrement avant le passage d'un dignitaire pour rendre la place plus clean) et cela en les lâchant dans le désert sans eau et sans vivres. Biensûr que le Maroc a d'autres chats à fouetter et d'autres dossiers plus urgents à régler mais on ne peut accepter que de telles horreurs se produisent dans notre pays sans qu'on ne réagisse.

Liens :
ABC - Coupables d'avoir été violées [espagnole]
Rue89 - Au Maroc la vie sans avenir des jeunes expulsés 

12 mars 2010

L'anonymat des blogueurs *


Depuis que les blogs ont fait leur entrée dans le monde du commun des mortels et surtout depuis que les journalistes découvrent ce puissant moyen de communication, il y a un débat récurrent sur l'anonymat derrière lequel les blogueurs se cachent.  
La blogosphère (je ne sais pas si les journalistes payés pour bloguer en font partie mais passons sur cette technicalité) québécoise a été prise d'émoi pour connaître la personne derrière http://www.cliqueduplateau.com/ Les journalistes-blogueurs ne pouvaient sûrement pas accepter qu’un blog ait autant de popularité et qu’il vise juste la plupart du temps.
Je ne me suis jamais senti personnellement touché par ce brouhaha, bien que de temps en temps, et remarquez bien l’ironie, des commentateurs anonymes s’en prennent à ma crédibilité en invoquant le fait que je blogue juste avec mon prénom.
La plupart des billets publiés par les blogueurs sont des opinions ou des chroniques ou encore des textes personnels dont tout le monde se fout. En quoi alors connaitre l’identité de l’auteur de l’opinion est important ? Quant aux blogs qui publient des nouvelles originales -et ils sont rares ceux-là- le lecteur devrait être capable de discerner le vrai du faux sans se baser sur l’identité du blogueur et à ce jeu de comparaison là, il me semble que les journalistes ont plus à perdre qu’à gagner car les exemples de médias ayant publié des nouvelles fausses ou fallacieuses sont légion malheureusement.
 Quand j'ai commencé à bloguer, mon nom de famille était bien visible dans l'url de ce blog ; d'ailleurs sur certains blogs, on peut encore voir que j'ai été référencé en tant que Reda Nomdefamille. J'ai décidé de l'enlever pour deux raisons : La première c’est lorsqu'un ex-patron m'a fait part qu’il m’avait googlé et était tombé sur un de mes billets où je m’étais lâché (Je vous accorde que cela arrive souvent), sa remarque ne contenait aucun reproche mais je me suis rendu compte qu’il venait de voir une facette de moi que j’essaye (sans succès d’ailleurs) de ne pas trop montrer au travail.
Une autre raison de mon relatif anonymat, et l’actualité au Maroc m’a aidé à bien y réfléchir depuis les deux ou trois dernières années, c’est que je ne blogue pas léger.
Je m’explique : La plupart des sujets qui m’allument sont reliés à la politique, qu’elle soit canadienne, québécoise ou marocaine. Si je ne traitais que des deux premières, je pense que j’aurais laissé mon nom bien visible dans l’url de ce blog mais voilà, je blogue aussi et surtout politique marocaine, et mes positions ne sont pas vraiment tendres avec le Makhzan (quoique certains me reprocheront ma position sur le Sahara marocain), et comme je suis peut-être courageux mais pas inconscient, je n’ai pas envie de me retrouver icône d’une campagne de libération d’un blogueur emprisonné pour ses opinions. (Je veux vivre moi monsieur)
Est-ce que l’anonymat est acceptable ? Chaque blogueur a ses propres raisons qui le poussent à bloguer anonymement ou pas mais cela ne devrait pas servir à discréditer les opinions mises de l’avant. D’ailleurs, je n’hésite jamais à répondre à ceux qui attaquent les blogueurs sur ce point que rien mais absolument rien ne les oblige à continuer à lire un blog s’ils ne sont pas contents du contenu.
*J'ai hésité à donner comme titre à ce billet : Le relatif anonymat des blogueurs. Car ne soyons pas dupes, il suffit de creuser un peu pour trouver la véritable identité de tout un chacun.

Ajout :
Je viens de tomber sur une publication de Reporters sans frontières sur les droits et devoirs des blogueurs, le document en format pdf est téléchargeable ici.
On peut y lire notamment : 
''Droit à l’anonymat : le blogueur peut écrire sous un pseudo, sous un prête- nom ou ne pas signer
ses posts. Il n’a pas d’obligation de mentionner ses coordonnées personnelles directement sur son
blog.
Cependant il doit pouvoir être identifiable en cas de litige. Il est donc impératif de communiquer
certaines mentions :
• Sur son blog : nom, dénomination ou raison sociale et coordonnées de l’hébergeur
• A son hébergeur : il doit communiquer ses coordonnées personnelles. Communiquer de fausses informations à l’hébergeur est un délit. Les hébergeurs ont en outre l’obligation de conserver pendant un an les logs de connexion, dont l’adresse IP.''

4 mars 2010

Après le voile, voilà le niqab


J'avais déjà écrit tout le bien que je pensais de la mode des accommodements raisonnables. Je trouvais alors que cela n’était que passager et que l'ordre des choses (comme la polémique sur la couleur de la margarine) reprendrait sa place. 
Je me suis trompé. J'ai sous-estimé l'attrait médiatique de toute affaire impliquant des immigrants, attrait qui trouve d'ailleurs racine dans cette fascination-peur des gens (pour la plupart vivant à l'extérieur de Montréal) pour tout ce qui ne leur ressemble pas. J'ai surestimé par contre le courage politique du gouvernement Charest et sa volonté d'endiguer ce phénomène qui lui grugeait des votes à sa droite avec l'ADQ et sur son flanc souverainiste avec le PQ. Ainsi, la commission Bouchard-Taylor n'aura servie finalement qu'à être un défouloir pour tous les marginaux du Québec qui sont venu crier à son micro leurs chimères et à ce que Pauline Marois traite Gérard Bouchard d’Elvis Gratton.
Après une brève accalmie de quelques mois en 2009, on reprend les mêmes (immigrants, de préférence juifs ou musulmans, et des médias à la recherche d’attention) et on recommence. Le dernier épisode met donc en scène une égyptienne de 28 ans, pharmacienne de son état et accessoirement enniqabée*. La dame en question qui profite de cours de francisation offerts aux nouveaux arrivants s’obstine à cacher sa face pendant les cours malgré les demandes pressantes de son enseignante. L’escalade a fini par son éviction de classe après que le ministère de l’immigration du Québec s’en soit mêlé.
Je ne m’attarderai pas aux raisons pédagogiques pour lesquelles il est essentiel de voir le visage des élèves dans les échanges afin de pouvoir corriger leur élocution et de voir leurs expressions faciales. D’autres le feront mieux que moi et surtout s’y connaissent mieux que moi.
Autant pour le voile (que j’abhorre personnellement), je trouve que son interdiction en classe ou dans tout autre endroit publique ouvrirait la boite à Pandore et on devrait à ce moment là interdire tout signe religieux ou ostentatoire ; et on en finirait jamais sauf si à se trouver en France et que le racisme ne nous dérange pas ; autant pour le niqab ou la burka, je suis complètement opposé à la présence de personnes les portant dans l’espace publique. Passons outre le fait que vous nous pouvez pas identifier la personne et les conséquences sociales et sécuritaires qui en découlent, mais vous êtes vous déjà trouvé en face d’un niqab ou d’une burka ? Vous vous sentez agressés, incapables de communiquer avec l’autre et c’est vous qui finissez par être dénudés et désemparés.
Cet épisode soulève enfin un questionnement sur le travail d’Immigration Canada et d’Immigration Québec et sur leurs processus. Est-ce que ces deux organisations font un travail d’explication et de sensibilisation, auprès des demandeurs d’asile et d’immigration, pour expliquer les valeurs de la société qu’ils veulent rejoindre, ainsi que la place prépondérante de l’égalité des femmes et des hommes dans la vie de tous les jours ? Est-ce que l’enniqabée avait conscience de la galère dans laquelle elle s’engageait en immigrant au Québec ?
Nous avons tous entendu parler des histoires d’horreur de personnes à qui on a refusé la résidence permanente pour des raisons plus futiles les unes des autres, ne pourrions-nous pas baliser le processus de sélection pour éviter des situations comme celles que nous vivons présentement ?
*Personne portant le niqab.

3 mars 2010

Pourparlers informels sur le Sahara marocain : Mauvais interlocuteur

Les pourparlers informels sur le Sahara entre le Maroc et le Polisario qui se sont tenus les 10 et 11 Février dernier près de New York, se sont terminés et cela sans surprise sur une note d'échec et sans aucune avancée tangible.
On pourrait s'attarder à trouver une explication dans les positions irréconciliables des deux protagonistes mais il semble que le problème réside dans le fait que le Maroc ne discutait pas avec le bon interlocuteur. Si jamais une solution politique devait être trouvée, elle se ferait avec l'Algérie et non avec les pantins du Polisario.

On pourrait disserter longtemps sur l'aide, tant militaire qu'économique, que les algériens fournissent aux mercenaires du Polisario et que de par ce fait même ces derniers se trouvent obligés de suivre la ligne directrice dictée par Alger pour ne pas voir leurs vivres coupées, mais passons et soyons plus objectifs.
En effet, deux dépêches apparues sur le fil de presse  les deux dernières semaines tendent à démontrer l'importance que l'Algérie octroie au Sahara et la place prépondérante qu'occupe ce dossier pour sa diplomatie.

Ainsi, lors d'une réunion tenue à Alger le 21 Février dernier entre le premier ministre algérien Ahmed Ouyahia et l’envoyé spécial du président Nicolas Sarkozy, Claude Guéant, secrétaire général de l’Elysée, on apprend que le [Premier ministre a soulevé plusieurs points qui empoisonnent les relations entre Alger et Paris  : l’affaire Mohamed Ziane Hasseni, le dossier vide des moines de Tibhirine, la question du Sahara occidental et les essais nucléaires français en Algérie].

D'autre part,  [le comité bilatéral algéro-britannique a tenu avant-hier, à Londres sa quatrième session, sous la co-présidence du ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, et du ministre  d’Etat britannique aux Affaires étrangères, M. Ivan Lewis. Les deux délégations ont  échangé leurs vues sur les derniers développements qu’a connus la question du  Sahara occidental, à la lumière de la seconde rencontre informelle entre le  Front Polisario et le royaume du Maroc qui s’est tenue à Armonk (New York),  les 10 et 11 février dernier, de la prochaine visite de l’Envoyé personnel du  secrétaire général de l’ONU dans la région, l’ambassadeur Christopher Ross,  et enfin de l’examen par le Conseil de sécurité, à la fin du mois de mars 2010,  du rapport du secrétaire général de l’ONU".
Cet échange s’est focalisé, précise la même source, sur la  situation des droits de l’homme au Sahara occidental, "source de préoccupation   pour la communauté internationale et qui interpelle aujourd’hui le Conseil de sécurité  et le secrétaire général de l’ONU".  De même, ajoute-t-on, qu’elles se sont attardées sur le processus onusien  de mise en œuvre du droit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental.]


L'obsession  de l'Algérie et des algériens avec le Maroc et ses provinces du sud est maladive et tant est aussi longtemps que le Maroc ne se décidera pas à leur en parler de front et à les faire s'assoir autour de la table des négociations, il n'y aura pas de solution politique en vue pour le Sahara.

26 février 2010

Comment se soustraire du service des forces du mal ?

Extrait de The Power of Myth(Joseph Campbell, Bill Moyers). Traduction glanée chez Jacques Languirand.
Campbell :
"Les masques effrayants que portent, dans La guerre des étoiles, les gens au service des forces du mal représentent en fait une force monstrueuse dans le monde actuel. Lorsque Darth Vader se retrouve sans son masque, on découvre un homme immature, qui ne s’est pas développé en tant qu’être humain. Ce que l’on découvre, c’est en fait un visage pour ainsi dire pitoyable.
Moyers :
"Qu’est-ce que cela signifie pour vous?
Campbell :
"Darth Vader n’a pas développé son humanité. Il est un robot. Il est un bureaucrate, qui ne vit pas selon ses valeurs mais selon celles que lui impose le système. Tel est le défi que nous devons tous relever aujourd’hui dans nos vies. Est-ce que le système va t’écraser et nier ton humanité ou parviendras-tu à utiliser le système pour la réalisation d’objectifs humains? Quel rapport entretiens-tu avec le système, qui t’assure que tu ne le serves pas de façon compulsive? [...] L’attitude à adopter consiste à se définir dans cette période de l’histoire comme un être humain. [...]"
Moyers :
"En faisant quoi?"
Campbell :
"En demeurant attaché à ses propres idéaux et, comme Luke Skywalker, en repoussant les exigences impersonnelles du système."

21 février 2010

Pourquoi je suis favorable à une loi sur la Palestine

''On dit : « Gare à l’amalgame ! Gare, en focalisant l’attention sur la Palestine, à ne pas alimenter un antisémitisme qui ne demande qu’à se déchaîner et qui serait lui-même une forme déguisée de racisme – on l’a empêché de s’infiltrer, ce racisme, par la grande porte du débat sur l’identité nationale ; va-t-on le laisser revenir par la fenêtre de cette discussion sur la Palestine ? ». Sophisme, là encore. Increvable mais absurde sophisme. Car ceci n’a rien à voir avec cela. L'antisémitisme, on ne le répètera jamais assez, n’est évidemment pas un racisme. Je ne suis, personnellement, pas antisémite. J’ai trop le souci du spirituel, et du dialogue des spiritualités, pour être hostile à telle religion ou à telle autre. Mais leur libre critique en revanche, le droit de se moquer de leurs dogmes ou de leurs croyances, le droit à la mécréance, au blasphème, à l’apostasie, sont des droits trop chèrement acquis pour que nous laissions une secte, des terroristes de la pensée, les annuler ou les fragiliser. C’est de Voltaire qu’il s’agit, là, pas de la Palestine. C’est des Lumières d’hier et d’aujourd’hui qu’il est question, et de leur héritage non moins sacré que celui des trois monothéismes. Un recul, un seul, sur ce front – et ce serait un signal donné à tous les obscurantismes, tous les fanatismes, toutes les vraies pensées de haine et de violence.''

Ce paragraphe est inspiré d'un billet du 'grand philosophe français' Bernard Henri Lévy. Je me suis amusé à changer deux mots : Burqa pour Palestine et islamophobie par antisémitisme.

13 février 2010

Place aux Jeux ! Mais juste en anglais.

Le français évacué de la cérémonie d’ouverture des Jeux d’hiver de Vancouver 2010.

Hier soir lors de la cérémonie d’ouverture des 21e Jeux olympiques d'hiver de Vancouver, le français faisait figure de parent pauvre de l’olympisme. Autant les discours des officiels que les prestations des artistes invités ont complètement évacué le fait français ou bien réduit sa présence au strict minimum.

Cette cérémonie haute en couleurs a mis de l’avant les cultures des premières nations indiennes qui ont été honorées et dont l’apport au Canada a été souligné de belle manière. Cependant, seule une partie du discours du président du Comité international olympique (CIO) Jacques Rogge, et une prestation peu convaincante du chanteur Garou ont rappelé aux spectateurs du stade B.C. Place et aux millions de téléspectateurs que le français était l’une des deux langues officielles du CIO et du pays hôte.

Les organisateurs ont également fait appel au poète et slameur Shane Koyczan qui a interprété un texte poétique en anglais où il livrait sa vision du Canada en s’adressant directement au reste du monde. Encore là, le fait que neuf millions de personnes parlent français au Canada, et 2,5 millions d'entre elles habitent à l'extérieur du Québec n’a pas semblé peser lourd dans la balance. Aucune mention à ces statistiques dont le Canada s’enorgueillit pourtant sur la scène internationale n’a eu sa place dans cette prestation.

Ainsi, pour un pays dont les deux langues officielles sont l’anglais et le français et qui disposait d’une vitrine unique qu’est la cérémonie d’ouverture des jeux olympiques d’hiver, le Canada a fait fi des coutumes du CIO et de sa propre politique des langues officielles et a décidé de communiquer dans la langue de Shakespeare.

Ceci dit, il y a bien un mot d’origine française que tous les intervenants ont plus ou moins prononcé lors de leurs allocutions, c’est bienvounou.
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Mise à jour: Cyberpresse publie aujourd'hui deux textes sur le sujet.
Chronique de Réjean Tremblay à La Presse.
Texte de Caroline Touzin à la Presse.

11 février 2010

Meilleur des royaumes


‘‘Il n’y a, bien entendu, aucune raison pour que les totalitarismes nouveaux ressemblent aux anciens. Le gouvernement au moyen de triques et de peloton d’exécution, de famines artificielles, d’emprisonnements et de déportations en masse, est non seulement inhumain (cela, personne ne s’en soucie fort de nos jours) ; il est – on peut le démontrer – inefficace : Et, dans une ère de technologie avancée, l’inefficacité est le péché contre le Saint-Esprit. Un état totalitaire vraiment ‘efficient’ serait celui dans lequel le tout-puissant comité exécutif des chefs politiques et leur armée de directeurs auraient la haute main sur une population d’esclaves qu’il serait inutile de contraindre, parce qu’ils auraient l’amour de leur servitude. La leur faire aimer – telle est la tâche assignée dans les états totalitaires d’aujourd’hui aux ministères de la propagande, aux rédacteurs en chef de journaux et aux maîtres d’école.’’ 
Aldous Huxley, 
Nouvelle préface au  
Meilleur des mondes, 1946

31 janvier 2010

In the mood for love




Wong Kar-waï raconte l'histoire dans les années soixante d'un homme et d'une femme confrontés à l'infidélité de leurs époux respectifs et comment ils essaient d'y faire face.
C'est un film tout en finesse, dégoulinant de sensualité, où le détail apporté à chaque séquence est visible sans être envahissant et sans que le spectateur n'ait l'envie de s'en plaindre. Un vrai bijou.

19 janvier 2010

Mélimélo Franco-Marocain

Non, ce n'est pas Sa Majesté le Roi Mohamed VI qui définit encore une fois pour les malentendants, terroristes du Polisario et les nihilistes de ce monde les règles de jeu concernant le Sahara marocain mais plutôt le président Sarkozy addressant les département d'Outre-mer français. Je ne sais pas s'il y a moyen de vérifier s'il a pris cette phrase de son homologue marocain.

Dans la même veine, je n'ai pu retenir un sourire en lisant cette dépêche de la glorieuse MAP où il est question de l'aide marocaine envoyée à la population de Haïti : ''Les deux appareils, souligne-t-on de même source, ''ont atterri sans encombres à Port-au-Prince au moment où des avions-cargos d'autres pays ont dû être déviés vers des aéroports de la République Dominicaine"' en raison de la saturation sur la piste de l'aéroport de la capitale haïtienne.''
L'auteur devait sûrement avoir en tête l'avion cargo français interdit d'atterrissage à Port-au-Prince et détourné vers la République Dominicaine. Qui a dit que la diplomatie marocaine n'était pas effective ?