26 janvier 2012

Tahar Ben Jelloun devrait se trouver un autre sujet qui lui tienne à cœur

Tahar Ben Jelloun, en plus de sa prolifique production de romans, nouvelles et contes à dormir debout pour occidentaux (no disrespect) excités de la vie sexuelle des musulmans, nous a accoutumé à écrire de temps à autre des chroniques où il traite de sujets plus sérieux.
Ainsi, il a commis (les membres de la BenJellol Watchlist m'excuseront si j'en omet mais ils pourront aller loler sur son site) un texte intitulé ''Maroc : L'islam doit rester dans les mosquées'' où il s'enfarge dans ses définitions et ne s'embarrasse pas de faire des raccourcis à faire jalouser les plus illustres des pamphlétaires. Il a également disserté sur ''La Porshe noire, le playboy et la burqa'', où il est question de... Au fait, si vous trouvez un fil conducteur, vous êtes sûrement une lumière. et de grâce, pas la peine de me l'expliquer en commentaire.
L'expertise religieuse de Ben Jelloun n'étant pas intrinsèquement exclusive, il a tendance à s'attaquer aux questions de santé publique ; ainsi, il s'est porté à la défense des porcs en Égypte en y voyant justement un complot ourdi par les islamistes contre ce noble animal (les amateurs de prosciutto ou de jamòn serrano lui en seront reconnaissant pour le restant de leur vie).

2011 ayant été l'année du 'printemps arabe', Tahar n'a pu s'empêcher de sortir un ''essai écrit à chaud sur un sujet qu'il connait bien et qui lui tient à coeur de faire comprendre'' (l'expression ici n'est pas de moi bien sûr mais de son éditeur) au commun des mortels...

Dans cet essai, et ce dès les premières lignes, il nous sort direct le grand jeu :

    ''On déplore souvent dans les débats à la télévision ou à la radio ''le silence des intellectuels arabes''. Depuis que le monde arabe [...] vit sous des dictatures [...], les intellectuels ne se sont pourtant jamais tus ni résignés à vivre dans le mépris et l'humiliation. [...] La liste est longue de ceux qui ont perdu leur vie en défendant les droits de l'homme.[...]
Alors, de grâce, ne nous envoyez plus à la figure cette critique sans fondement : ''les intellectuels arabes ne réagissent pas''. Non seulement ils réagissent, mais ils prennent chaque fois des risques qu'aucun intellectuel occidental n'a jamais pris''

Je vous laisse juger de vous-même si Ben Jelloun fait partie de cette liste d'intellectuels. En 1987, accordant une entrevue à Pivot, il déclarait : ''Je rend grâce au Roi, parce que c'est quelqu'un que j'estime et je respecte''.  Puis, en 2011 après les révoltes dans certains pays arabes, il déclarait : ''Hassan II est un peu comme Moubarak, on vivait sous un  régime policier avec tortures, disparitions.''



Un peu plus loin, il revient à son grand dada : L'islamisme. Ainsi, écrit-il :

      ''Enfin, ce printemps signe la défaite de l'islamisme. Les militants islamistes furent absents et surpris par l'ampleur des manifestations. De nouvelles valeurs -en fait de vieilles valeurs- ont envahi le champs de la contestation arabe : Liberté, dignité, justice, égalité.''

Depuis que Tahar a griffonné ces lignes, les islamistes ont gagné les élections en Tunisie et en Égypte (et au Maroc mais ce dernier n'a pas eu de révolte). Remarquons aussi ces valeurs dont il parle, ce sont celles de la France de Guéant et de Sarkozy...

Dans le chapitre consacré au Maroc, on retrouve le Ben Jelloun qui répondait à Bernard Pivot en 1987, sauf que de nos jours, c'est Mohamed VI qui a toute son estime et son respect à la place de feu Hassan II :

     ''Si le Maroc était encore sous la coupe de Hassan II, si les 'années de plomb'' étaient encore d'actualité, sans hésitation, le peuple marocain aurait fait sa révolution. Mais le Maroc n'est plus là. Avec Mohamed VI, les réformes ont commencé peu après son accession au trône en juillet 1999.''

et il continue dans son délire :

     '' ''Plus jamais ça !'' Tel était le message du roi. Depuis, il n'y a plus de torture dans les commissariats, plus d'arrestations arbitraires, plus de prisonniers politiques. Des policiers un peu trop zélés commettent évidemment encore des bavures. Les rapports d'Amnesty International et de Human Rights Watch, ainsi que ceux de la Ligue marocaine des droits d l'homme, indépendante du pouvoir, permettent d'en avoir la confirmation. Seule la lute contre le terrorisme reste très radicale dans ses méthodes.''

Ce paragraphe devrait être enseigné dans les cours de logique. Il commence par affirmer qu'il n'y a plus de torture pour finir par affirmer le contraire. Mais vous aurez compris qu'au nom de la lutte contre l'islamisme, il est permis d'utiliser des méthodes plus musclées, chacun sait d'ailleurs que les islamistes ne pourraient avoir les mêmes droits que les autres.
Le Maroc que Tahar décrit dans ce paragraphe est celui qui vient de connaître 3 immolations de diplômés chômeurs la semaine dernière. C'est celui également des procès politiques de Mou3ad L7a9ed et de Mehdi Moujahid, arrêté pour avoir porté dans un match de handball une pancarte où était inscrit : 'Vive le Peuple'. Ce Maroc est aussi celui où Mohamed VI conserve tous ses pouvoirs et décide de la tournure des évènements (Voir la nomination des ambassadeurs) et nomme à ses côtés des conseillers que le peuple justement et le mouvement de contestation du 20 février considèrent comme corrompus.

Je pourrais continuer à énumérer toutes les énormités que contient cet 'essai' mais mon abnégation a ses limites et il me semble que ce florilège est assez révélateur.

Enfin, cet essai a été récompensé par le Prix de la paix Erich-Maria-RemarqueComme quoi c'est en écrivant n'importe quoi qu'on gagne n'importe quel prix...

7 commentaires:

Anonyme a dit...

Tahar, depuis quelques années, se prend pour une boussole, du coup il est devenue girouette.
Loula

Anonyme a dit...

il rend grâce au roi mais pas à dieu.Tahar a un problème avec l'islam et non seulement avec les islamistes

Anonyme a dit...

Comme de nombreux marocains nourris a la culture occidentale, vous oubliez de preciser que le Maroc EST islamiste et que cette caracteristique est une de ses "constantes immuables" (pour reprendre une expression chere au dictateurs Alaouis).

Tahar fait d'ailleurs la meme chose. A la difference que Tahar est un hypocrite et non quelqu'un d'intellectuellement inepte.

Anonyme a dit...

Salut Reda,

Depuis "Moha le Fou, Moha le Sage", Tahar Ben Jelloun n'est plus qu'un individu parmi des millions d'autres qui se prennent pour des experts, des intellectuels, des écrivains. Pour résumer des spécialistes vus pas leo Ferré.

Amina

almogar a dit...

N’ayant pas trouvé votre formulaire de contact, nous vous informons par commentaire du lancement de la librairie en ligne marocaine Almouggar.com.

Vous trouverez un communiqué de presse à l’adresse suivante: http://almouggar.com/cms.php?id_cms_category=62

Nous nous tenons à votre disposition pour toute précision.

Anonyme a dit...

Bonjour,

Je m'appelle Susanna et j'aimerais vous proposer une collaboration éditoriale. Malheureusement, je n'arrive pas a trouver votre contact sur votre site.
Voici mon adresse email pour reçevoir plus d'informations: susgior@gmail.com.

Dans l'attente de votre réponse.

Je vous remercie.

Susanna

Salvadorali a dit...

@ reda

je ne nourris aucune sympathie pour TBB, au contraire.

ma remarque porte sur ta façon pas très respectueuse de tes lecteurs de leur infliger un brouillon raturé, toutes tes phrases barrées mais pas moins lisibles.

ce que tu as à dire, dis-le donc expressément, sans te livrer à ces contorsions stylistique de camouflage intellectuel ;-(