Personne n'aurait pu prévoir l'issue de ces élections : Raz-de-marée adéquiste en région, dur lendemain de veille pour le PQ qui ne formera même pas l'opposition officielle et le PLQ qui se retrouve minoritaire et dont le chef a failli se faire évincer dans sa circonscription.
Quelques enseignements : Il y a un clivage certain entre Montréal et le ROQ (Rest Of Quebec) ; ainsi, à Montréal, l'ADQ a fait chou blanc en ne faisant élire aucun député et en terminant troisième dans la plupart des circonscriptions. Le PLQ a obtenu le pire résultat de son histoire récente et est devenu le troisième parti chez les francophones. La même chose est arrivée pour le PQ qui a obtenu moins de votes que lors de l'élection de 1973.
Ainsi, on aura au moins une course à la chefferie dans les mois qui viennent, deux si les libéraux mettent leurs culottes et décident de virer Charest. De plus, l'option souverainiste devra faire un examen de conscience sérieux, revoir ses priorités, arrêter de parler de référendum à tort et à travers (Boisclair qui se permettait de dire qu'un référendum était possible malgré un gouvernement minoritaire, c'était pour le moins psychédélique).
Les progressistes de la belle province devront se retrousser les manches pour essayer de comprendre cette 'victoire' adéquiste, les déclarations de Dumont sur (plutôt contre) les accommodements raisonnables, et sa promesse de donner 100$ pour les familles qui gardent leurs enfants à la maison ne peuvent expliquer à elles seules ses gains. Il y a un malaise en région et il faut cerner le problème pour pouvoir lui trouver une solution.
Ça me fait penser que l'ADQ a fait élire ses candidats dans les circonscriptions où il n'y a pas de citoyens immigrants et où les purs-laines vivent entre eux, mais c'est sûrement dû au hasard (On ne va pas commencer à chercher les bibittes là où il n'y en a pas).
D'autre part, au niveau fédéral, les conservateurs ne doivent pas être trop mécontents des résultats d'hier, ça laisse présager des élections pour ce printemps et surtout la possibilité de voir Harper gagner quelques sièges de plus au Québec. D'ailleurs, il en aura besoin car ailleurs au Canada il n'a pas fait que des heureux avec son dernier budget.
Autre résultat assez révélateur et qui concorde avec la montée de l'ADQ, le Parti Vert et Québec Solidaire n'ont pas dépassé la barre des 5% avec mention honorable pour Amir Khadir qui est arrivé deuxième dans sa circonscription. Finalement, les radiodiffuseurs avaient raison de leur refuser la présence au débat des chefs.
Perso, j'ai des sentiments partagées entre étonnement, déception et dégoût. Que le PLQ soit réélu même avec un gouvernement minoritaire dépasse mon entendement, avec un bilan aussi mitigée qu'ils avaient, il méritaient tout simplement le sort du PQ. Ce dernier, a eu la raclée de ces élections, il ne formera même pas l'opposition officielle ; pourtant, son programme (en faisant abstraction de son obsession pour un référendum) se défend bien, la campagne de son chef n'a pas été mauvaise ni bonne, il ne s'est pas démarqué des autres chefs et surtout il n'a pas surfé sur le bilan catastrophique de Charest. À moins que le fait qu'il soit gay ait eu un impact négatif sur certains électeurs (en région).
Quant à Dumont, voilà quelqu'un qui aurait pu se retrouver à former un gouvernement avec des deux de pique : Ce matin, il doit être soulagé !
D'autre part, comme je l'avais déjà écrit, je ne comprends tout simplement pas comment dans une province où plus de la moitié des gens ne paient pas d'impôt car leurs revenus sont trop bas, on élise autant de députés de droite. Ça ne peut être cette peur de l'autre, des accommodements raisonnables qui a précipité le Québec vers la droite !
Enfin, j'ai hâte au rapport sur Option Canada qui ne devrait plus tarder à sortir et qui risque d'être la goutte qui va précipiter la mise au rancart de charest.
Je me console en me disant que dans un maximum de 18 mois nous aurons d'autres élections provinciales et que les québécois auront le choix de continuer le chemin qu'ils ont emprunté hier ou de changer de voie.
update : Le rapport sur Option Canada n'a rien donné, le juge décidant qu'il n'avait pas les moyens d'aller plus loin.
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Upset is a term used when referring to a competition, frequently in electoral politics or sports. When an upset occurs, the party popularly expected to win (the favorite) is defeated by an underdog the majority expects to lose, defying the conventional wisdom.