28 février 2006

Je me souviens !!!



Je serai toujours étonné par les solutions que les régimes du Tiers-monde appliquent à des situations somme toute banales qui dans d'autres pays auraient trouvé une autre issue.
Mise en contexte : Le Maroc a connu ( je ne sais pas s'il faut utiliser ici le passé ou le présent) des périodes sombres dans son histoire et dans lesquelles les opposants au régime(ex-putshistes, témoins encombrants,...) étaient tout simplement enlevés et envoyés dans un bagne au fin fond du Maroc, un camp militaire que l'on pourrait facilement comparer aux camps de concentration nazis : Tazmamart.
Les derniers survivants de cet enfer ont été libérés en 1991, lorsque le Royaume Chérifien amorça un virage démocratique. Mais voilà, au lieu de transformer cet endroit en musée ou encore juste le laisser là pour témoigner de l'histoire de ce pays, 'il' fût décidé de le raser. Détruit, démoli, zéro, nada, guezza, walou, il n'en reste rien. Heuresement, quelques survivants ont entamé une démarche pour sauvegarder la mémoire de ce peuple, dont Ahmed Merzouki qui a écrit Tazmamart : Cellule 10.






News reprise du blog de DB.

7 commentaires:

Anonyme a dit...

Reda
J’ai lu l’info. Ca s’appelle faire table rase du passé. Ca signifie de ne pas l’assumer, reconnaître ses pages sombres . Voilour en finir à tout prix.
Ce qui me peine c’est qu’il y a encore des survivants de tazmamrt qui tentent de faire leur vie. Samedi dernier j’ai croisé Ahmed marzouki au salon du livre à la mairie de paris.
Arracher, sauvagement, cette page de son histoire et celle de ses compagnons de misère c’est faire fi de leur douleur. C’est cruel.
Comme toi j’aurais aimé que cet édifice reste là témoin de cette page sombre et qui finalement parle de nous tous. Ca aurait été la meilleure façon de leur rendre justice !

Reda a dit...

Yep, je n'ai pas eu l'occasion(le temps) d'aller rencontrer ce personnage(il donnait une conférence si mon souvenir est bien) qd il était de passage ici à Montréal.
Au fait, cet épisode soulève aussi une autre situation : est ce que l'histoire du Maroc se résume aux différentes dynasties qui se sont succédées sur le trône ? Je m'explique : Les marocains n'ont pas d'héros à qui s'identifier-je parle de héros historiques-comme ça serait le cas pour les français avec Jeanne D'Arc, De Gaulle..., pour les américains( dont l'histoire est vraiment courte) avec Roosevelet, ou Jefferson... Au 'Tiers-Monde', on apprends au jeunes les différents rois qui se sont succédés à la tête du pays depuis un millénaire, sans ressortir que tel ou tel a accompli telle chose pour le pays... Ou plutôt même lorsqu'on fait état de prouesses comme celles par exemple de Tarek bnou Ziad(le Rifain qui a conquis l'Espagne), il n'est pas porté au nues, ou plutôt c'est considéré comme faisant partie des conquêtes musulmanes et donc il n'appartient pas à l'histoire du Maroc. Il me semble que pour avancer vers l'avant, il faut être fière de son passé.

Anonyme a dit...

Reda:Ah si il y a les héros scientifiques: ibn sina, al khawarizmi etc...
Pour le reste je crois que ça vient de notre culture de la oumma: l'individu n'est rien le groupe est tout et donc forcément la culture du héros n'y a pas vraiment sa place.
Larbi: bien typique de chez nous le passé tabula rasa...Dans qq années on aura même oublié que ça a existé.
Tristes tropiques.

AbMoul a dit...

Les héros sont souvent ceux qui passent à coté de la gloire. Les héros modernes du maroc sont le fonctionnaire honnête qui ne s'incline pas devant la tentation et qui s'endette jusqu'au cou pour assurer à sa progéniture un avenir décent. La jeune fille qui supporte les harcélements du boss et refuse l'argent facile. Ces nombreuses familles qui vendent tous ce qu'elles possédent pour permettre à l'ainé de prendre le paterra. Et ces petites bonnes dont l'enfance et le future sont pour jamais confisqués.
Ceux là ils ne figureront dans aucun manuel d'histoire.

Reda a dit...

@abmoul : Amen.

Selma a dit...

je considère que cet act est un irrespect de la mémoire de ce peuple,de ces gens,on désire tourner la page,mais ce n'est pas en cultivant l'amnésie qu'on y réussira,heureusement qu'il ya l'histoire,l'écrit,heureusement que l'on peut juger l'histoire,heureusement qu'à coté de l'histoire officielle,existe toujours une histoire " officieuse".rien ne disparait.

Anonyme a dit...

j'ai simplemnt lu le bouquin en question,
pas vu l'endroit,
ni rencontré l'auteur..
mais, Faire table rase (cf comment Larbi up)
reviendrait en réalité
à faire un travail de décomposition du symbole lui-même,
faire passer l'édifice
du statut "horreur d'une période"
à un autre statut qui serait "mémoire collective".
Occulter le passé,
en le refoulant,
démolissant ses repères
n'a jamais résolu le problème.

merci pr le post.