3 septembre 2015

Demain c'est jour de vote


Demain c’est jour de vote et pourtant j’hésite sérieusement à y aller.

Entre le dégoût que certains candidats m’inspirent et le mépris que j’ai pour certains partis, ça ne me tente juste pas.

Entre les partis qui s’insultent à la télé et pourtant passent des pactes entre eux en catimini et les candidats aux postes de présidents de communes alors que ça ne fait pas dix ans qu’ils sont arrivés sans le sou dans ces communes, y en a marre.

Entre les appels sans vergogne de l’état à aller voter sous peine de passer pour des traîtres et les passages à tabac des militants de l’extrême gauche qui appellent au boycott, trop c’est trop.

Entre le vide intellectuel de certains candidats et la farce des programmes électoraux de certains partis, la coupe est pleine.

Entre ces tracts de campagne qui ont sali nos quartiers (distribués par ceux là qui seront en charge de la propreté de nos rues) et ces jeunes en triporteurs aux couleurs des partis sortis tout droit de Mad Max, je dis non.

Entre mes compatriotes qui n’ont pas daigné s’inscrire aux listes électorales et ceux qui trouvent la chose politique futile, je me dis à quoi bon ?

Et pourtant, demain j’irai voter malgré tout…

4 février 2015

Un Syriza au Maroc ?



La montée de Podemos en Espagne ou encore Syriza en Grèce est l’expression d’un phénomène beaucoup plus généralisé en Europe où ces partis ont profité du discrédit des partis conventionnels (corruption, mauvaise gestion des deniers publiques et usure de l’exercice du pouvoir), de la crise économique et de la faillite des politiques de sortie de crise (l’austérité) pour se mettre en avant-plan. C’est ce même phénomène qui a vu dans les vieilles démocraties comme la France, la Grande Bretagne, la Suède et même l’Allemagne, où au lieu de l’extrême gauche c’est l’extrême droite qui en a profité…
La question est de savoir si on peut tirer une leçon pour le Maroc de tous ces changements dans le pourtour méditerranéen ?
Il me semble qu’on n’a pas du tout la même grille de lecture, car ces changements sont apparus dans des démocraties bien établies, ce qui est loin d’être le cas du Maroc.
De plus, en Europe certains indicateurs ne sont pas du tout les mêmes que pour le Maroc. Que ça soit pour le taux d’alphabétisation, le taux de natalité ou le taux de scolarisation. En d’autres termes, ce sont des sociétés où la population est consciente de la chose politique.
D’autre part, et malgré ce que certains pourraient en dire, les médias jouent le jeu et ont donné la parole à ces partis qui étaient marginaux avant qu’ils ne grandissent. Du coup, le message qu’ils portent a pu se divulguer.
Au Maroc, et l’exemple du ‘ mouvement 20 février’ est là pour en attester, les médias sont cadenassés et ne portent que le message ‘officiel ‘ et même lorsqu’il leur arrivait de donner la parole à des gens du ‘20 février’, on avait droit à de jeunes adultes imberbes et incapables de « connecter » avec monsieur et madame tout le monde.
Enfin, le champ politique marocain n’est pas du tout comparable à ceux où ce vent d’optimisme est apparu. Au Maroc, le paysage politique n’obéît pas à une logique gauche-droite mais plutôt à quel parti est le plus proche du Sérail. Et malgré que dans la population, l’opinion la plus partagée est que tous les politiques sont corrompus on ne voit pas bien qui pourrait bien les supplanter dans les partis déjà constitués.
On a bien deux mouvements de gauche, le mouvement ANFASS et le mouvement Clarté Ambition Courage qui ont beaucoup de similitude avec Podemos et Syriza mais encore là ils sont loin d’être connus sur la scène politique et malgré quelques initiatives ici et là n’arrivent tout simplement pas à percer dans le paysage politique.
Encore une fois, on réalise que le changement se fait à portée de vue mais sans qu’on puisse en bénéficier…