12 mars 2010

L'anonymat des blogueurs *


Depuis que les blogs ont fait leur entrée dans le monde du commun des mortels et surtout depuis que les journalistes découvrent ce puissant moyen de communication, il y a un débat récurrent sur l'anonymat derrière lequel les blogueurs se cachent.  
La blogosphère (je ne sais pas si les journalistes payés pour bloguer en font partie mais passons sur cette technicalité) québécoise a été prise d'émoi pour connaître la personne derrière http://www.cliqueduplateau.com/ Les journalistes-blogueurs ne pouvaient sûrement pas accepter qu’un blog ait autant de popularité et qu’il vise juste la plupart du temps.
Je ne me suis jamais senti personnellement touché par ce brouhaha, bien que de temps en temps, et remarquez bien l’ironie, des commentateurs anonymes s’en prennent à ma crédibilité en invoquant le fait que je blogue juste avec mon prénom.
La plupart des billets publiés par les blogueurs sont des opinions ou des chroniques ou encore des textes personnels dont tout le monde se fout. En quoi alors connaitre l’identité de l’auteur de l’opinion est important ? Quant aux blogs qui publient des nouvelles originales -et ils sont rares ceux-là- le lecteur devrait être capable de discerner le vrai du faux sans se baser sur l’identité du blogueur et à ce jeu de comparaison là, il me semble que les journalistes ont plus à perdre qu’à gagner car les exemples de médias ayant publié des nouvelles fausses ou fallacieuses sont légion malheureusement.
 Quand j'ai commencé à bloguer, mon nom de famille était bien visible dans l'url de ce blog ; d'ailleurs sur certains blogs, on peut encore voir que j'ai été référencé en tant que Reda Nomdefamille. J'ai décidé de l'enlever pour deux raisons : La première c’est lorsqu'un ex-patron m'a fait part qu’il m’avait googlé et était tombé sur un de mes billets où je m’étais lâché (Je vous accorde que cela arrive souvent), sa remarque ne contenait aucun reproche mais je me suis rendu compte qu’il venait de voir une facette de moi que j’essaye (sans succès d’ailleurs) de ne pas trop montrer au travail.
Une autre raison de mon relatif anonymat, et l’actualité au Maroc m’a aidé à bien y réfléchir depuis les deux ou trois dernières années, c’est que je ne blogue pas léger.
Je m’explique : La plupart des sujets qui m’allument sont reliés à la politique, qu’elle soit canadienne, québécoise ou marocaine. Si je ne traitais que des deux premières, je pense que j’aurais laissé mon nom bien visible dans l’url de ce blog mais voilà, je blogue aussi et surtout politique marocaine, et mes positions ne sont pas vraiment tendres avec le Makhzan (quoique certains me reprocheront ma position sur le Sahara marocain), et comme je suis peut-être courageux mais pas inconscient, je n’ai pas envie de me retrouver icône d’une campagne de libération d’un blogueur emprisonné pour ses opinions. (Je veux vivre moi monsieur)
Est-ce que l’anonymat est acceptable ? Chaque blogueur a ses propres raisons qui le poussent à bloguer anonymement ou pas mais cela ne devrait pas servir à discréditer les opinions mises de l’avant. D’ailleurs, je n’hésite jamais à répondre à ceux qui attaquent les blogueurs sur ce point que rien mais absolument rien ne les oblige à continuer à lire un blog s’ils ne sont pas contents du contenu.
*J'ai hésité à donner comme titre à ce billet : Le relatif anonymat des blogueurs. Car ne soyons pas dupes, il suffit de creuser un peu pour trouver la véritable identité de tout un chacun.

Ajout :
Je viens de tomber sur une publication de Reporters sans frontières sur les droits et devoirs des blogueurs, le document en format pdf est téléchargeable ici.
On peut y lire notamment : 
''Droit à l’anonymat : le blogueur peut écrire sous un pseudo, sous un prête- nom ou ne pas signer
ses posts. Il n’a pas d’obligation de mentionner ses coordonnées personnelles directement sur son
blog.
Cependant il doit pouvoir être identifiable en cas de litige. Il est donc impératif de communiquer
certaines mentions :
• Sur son blog : nom, dénomination ou raison sociale et coordonnées de l’hébergeur
• A son hébergeur : il doit communiquer ses coordonnées personnelles. Communiquer de fausses informations à l’hébergeur est un délit. Les hébergeurs ont en outre l’obligation de conserver pendant un an les logs de connexion, dont l’adresse IP.''

1 commentaire:

le mythe a dit...

En France, 200 000 par an sont victimes d'usurpation d'identité
il faut jouer avec le Net avec prudence