29 avril 2021

Pourquoi nos jeunes ne pensent qu'à immigrer ?

Les images tristes et horrifiques qui nous sont parvenues de Castillejos/Fnideq la semaine dernière d’une centaine de jeunes marocains se lançant des falaises vers une mer houleuse et agitée- profitant de l’absence des forces auxiliaires- pour essayer de parcourir les cinq cents mètres qui les séparaient de Sebta nous renvoient tous vers l’échec de notre modèle social.

Un adage populaire que nous avons tendance à sortir avec fierté dit que « personne ne meurt de faim au Maroc », alors qu’est ce qui pousse des adolescents qui devraient être sur les bancs de l’école ou un serveur trentenaire, père de famille et décédé noyé dans la tentative, à braver les vagues et le froid pour atteindre Sebta?  D’ailleurs, à quelques kilomètres de là, il n’y a pas si longtemps, on avait assisté à une autre scène d’horreur quand une embarcation, qui était sortie de Rincon/M’diq,  remplie de jeunes marocains voulant immigrer avait été interceptée et une jeune femme avait succombé à ses blessures suite aux tirs de la gendarmerie. Ces deux épisodes ne sont pas uniques : Il ne se passe un jour sans qu’il y ait des tentatives d’immigration illégale à partir de l’axe M’diq-Fnideq. Ce même tronçon où l’été se presse le gratin de Rabat et Casa pour passer leurs vacances et profiter des belles plages et des somptueuses villas pied dans l’eau.

Certains clameront haut et fort que c’est la faute à l’état ou que c’est juste la crise due au Covid (pourtant le décès de la jeune est arrivé en 2018) ou encore la faillite de notre système éducatif qui produit des chômeurs à la pelle et où 70% des entrants n’obtiennent aucun diplôme. Il y a également une part de responsabilité que doivent supporter les parents de ces jeunes qui semblent n’avoir aucun mot à dire sur l’éducation de leurs enfants ; ces derniers ayant succombé au mirage d’une vie meilleure en Europe. Enfin, il y a ce climat malsain ambiant où on voit des profs se faire tabasser dans la rue et des journalistes se faire accuser l’un après l’autre de viol. Ça se trouve, ce ne sont pas là les causes de cette tragédie mais les conséquences de l’effritement de notre contrat social.

D’ailleurs, qu’en ait-il du nouveau modèle de développement supposé insuffler une nouvelle confiance  et nous conduire vers l’émergence économique et sociale ?

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