13 octobre 2020

La Marina de la discorde de Tanger...

  Une des spécificités de la ville de Tanger est sa grande proximité avec l’Europe : En se baladant au centre-ville, sur la corniche, ou même dans certains quartiers éloignés comme El Mers, il suffit de lever la tête pour apercevoir la côte espagnole. Les initiés pourraient même vous indiquer et nommer les agglomérations espagnoles qu’on arrive à voir. Contrairement à d’autres villes marocaines construites dos à la mer, Tanger vit et respire la mer. Avant le transfert du fret maritime à Tanger-Med, et l’ouverture des usines de la zone franche la ville ne vivait qu’à travers l’ancien port et sa mini zone franche. Depuis, le port a été transformé en port de plaisance avec un ou deux départs par jour vers Tarifa.

 La transformation du port de Tanger-ville en port de plaisance s’est aussi accompagnée par la construction de commerces et surtout de cafés et de restaurants ainsi que d’un espace hôtel et résidences.

Selon le site web de la société gestionnaire du port, ce « projet doit respecter l’histoire et la culture de la ville et créer une dynamique et un espace de vie pour tous. Ainsi, tout en assurant l’intégration et la mise en valeur du quartier historique de la médina et de son littoral touristique, la reconversion du port de Tanger ville doit prendre en compte le développement de plusieurs pôles : plaisance, croisière, passager ferry, pêche, hôtelier, culturel, événementiel, commerce, animation, résidentiel et bureaux. »

 Mais voilà, ces constructions vont à l’encontre de ce qu’ils avancent : C’est une bâtisse massive, rectangulaire à multi-étages et qui cache la vue de la mer des passants venant du centre-ville et cache l’ancienne médina aux passants sur le boulevard Mohamed VI et comble de l’ironie coupe en deux la marina et obstrue la vue aux clients des restaurants (voir les photos ci-dessous).

 La transformation de Tanger à travers le programme Tanger-Métropole est indéniable et inéluctable et a permis de désenclaver certains quartiers, mettre les infrastructures à niveau et a embelli la ville en lui conférant certaines caractéristiques des grandes villes et ce malgré certains ratés ; par contre, qu’on permette à des promoteurs immobiliers (émiratis apparemment) de défigurer l’essence même de la ville me dépasse, et que le président de la commune, pjdiste de son état, défende ce projet me laisse perplexe.

 C’est triste à dire mais le seul espoir qui reste aux amoureux de Tanger est une colère royale, comme ce qui s’est passé dernièrement à Temara/Harhoura, pour que ce projet soit remis sur le droit chemin...

 





 

 

 

 

 

 

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