Casabara en feu

La semaine dernière a pris feu une partie de la ‘djoutia’ de Tanger. Les tangérois l’appellent ‘Casabarata’, ce qui signifie en espagnol ‘la maison bon marché’. J’avais pris l’habitude d’aller y faire un tour pour acheter la dernière imitation du maillot du Real Madrid à 50Dh ou encore les dernières Jordan que les vendeurs faisaient venir de Sebta. On pouvait y trouver tout ce qu’on voulait et au meilleur prix en ville. D’ailleurs, maintenant que j’y pense, j’avais même retrouvé le vélo Peugeot qu’on m’avait volé.

Les vidéos ci-dessous montrent bien l’ampleur des dégâts qui se chiffrent apparemment à
10 millions de dirhams. Je vous laisse remarquer le chaos dans lequel le feu s’est propagé et le peu de moyens qui ont été déployés pour mettre fin à ce sinistre, sans parler du lendemain du sinistre où les gens pouvaient se balader sur les lieux sans aucune restriction : Le ‘Tiers-monde’ dans toute sa splendeur.

Jusque là rien de bien tragique ni de bien sensationnel, un feu est vite déclaré dans un ‘souk’ et ce n’est pas si rare que ça au ‘Tiers-monde’. Mais voilà que des rumeurs voulant que ça soit des ‘officiels’ qui soient à l’origine de cette tragédie. Apparemment que les terres sur lesquelles se trouvaient ces similis magasins appartenaient à des gens ‘connus’ qui voulaient les récupérer. De là à mettre le feu, il n’y a qu’un pas à franchir qu’ils n’ont pas semblé hésiter à faire.

On n’arrête pas de nous raconter des histoires sur les moyens mis par l’état pour créer de l’emploi, pour encourager le commerce… Combien de personnes vivotaient avec les gains qu’ils faisaient dans ce marché ? Combien de familles se retrouvent du jour au lendemain dans le besoin ?

En attendant, une commission est créée pour mettre en lumière les circonstances de cette tragédie. Malheuresement n'a – t-on pas coutume de dire que le meilleur moyen d'enterrer une situation qui pose problème, c'est de créer une commission d'enquête pour l'examiner ? Serait-ce encore le cas ?