Vendredi dernier le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares déclarait que : "Les relations avec le Maroc sont des relations très denses et complexes, avec des intérêts et des aspects très différents… Nous sortons d’une grave crise et nous travaillons pour aller de l’avant dans la reprise de la relation. Cette relation doit être fondée sur la confiance, le respect mutuel, sans actions unilatérales d’aucune des parties".
Rappelons que la crise dont parle M. Albares fait suite à l'accueil par les autorités espagnoles du chef des milices du Polisario pour le traiter du Covid.
Il se trouve que le lendemain je faisais l'ascension du Jbel Moussa (12,3Km D+1155) et en redescendant, on a bifurqué vers l'Est pour longer l'ilot Laila et profiter de la vue époustouflante du Détroit de Gibraltar ainsi que pour apercevoir les petites familles de macaques de Barbarie qui vivent dans cette région. Mais quelle fut notre surprise de voir en plus de ces primates un bateau à moteur appartenant à la marine espagnole qui faisait la tour de cette ilot qui avait l'objet d'un incident diplomatique entre le Maroc et l'Espagne en 2002.
Les espagnols disent à qui veut bien les entendre que les relations avec le Maroc devraient être basées sur le respect, comme encore hier lors de la rencontre du ministre espagnol des affaires étrangères avec son homologue allemande. Ainsi, M. Albares a déclaré : "Après une crise très profonde avec le Maroc, nous construisons une relation du XXI siècle". Ainsi, les espagnols insistent énormément sur le mot respect mais veulent en même temps à tout prix garder la mainmise sur tous ces rochers sans aucune valeur stratégique et qui sont à un jet de pierre des côtes marocaines si ce n'est que pour nous rappeler à nous marocains qu'il n'y a pas si longtemps, ils étaient une puissance coloniale et faisaient bien ce qu'ils voulaient sur notre territoire.
S'ils sont le moindrement sérieux dans leur démarche, ils devraient alors arrêter ces rondes de leur marine et reconnaitre la marocanité du sahara. Les enclaves de Sebta et Mellillia pourraient par la suite faire l'objet de discussions calmes et cordiales et une solution pourrait facilement être trouvée.
Mais à voir les déclarations qui nous arrivent d'Espagne, il semblerait qu'on est encore loin de ce scénario et que nos "amis" espagnols rechignent à faire de réels pas vers une réconciliation définitive qui ferait des gens heureux des deux côtes du détroit.